Souveraineté numérique : pourquoi il est urgent de repenser notre dépendance technologique

Souveraineté numérique et dépendance technologique

La situation géopolitique actuelle nous oblige à regarder en face une réalité que nous avons trop longtemps ignorée : notre dépendance massive aux technologies américaines. Infrastructures, logiciels, cloud, IA… toutes les couches de notre numérique reposent aujourd’hui, directement ou indirectement, sur des outils et plateformes que nous ne maîtrisons pas.

Et cette dépendance n’est plus seulement une contrainte économique ou technique. C’est désormais un risque stratégique majeur.

Quels sont les risques de notre dépendance aux outils américains ?

  • Extraterritorialité juridique : avec des lois comme le Cloud Act ou la FISA, les autorités américaines peuvent exiger l’accès à des données, même hébergées en Europe, dès lors que le fournisseur est soumis au droit US. (Lire aussi cet article sur le transfert de data hors UE)
  • Continuité d’activité compromise : suspension unilatérale de services, augmentation soudaine de tarifs, arrêt de solutions pour des raisons politiques… les organisations perdent en maîtrise et en résilience.
  • Verrouillage technologique (vendor lock-in) : sortir d’un écosystème devient coûteux, long et parfois impossible, enfermant les entreprises dans des choix subis.
  • Cyber-risque accru : opacité sur les chaînes logicielles, dépendance aux mises à jour externes, attaques ciblant des fournisseurs critiques.
  • Perte de souveraineté stratégique : quand l’ensemble de notre économie repose sur des briques que nous ne contrôlons pas, sommes-nous encore souverains ?

Peut-on vraiment s’en passer ?

Posons les choses clairement : non, on ne coupe pas Google ou Microsoft du jour au lendemain. Et ce n’est pas forcément souhaitable dans tous les cas.

Mais la vraie question est : peut-on réduire intelligemment cette dépendance ?
Et là, la réponse est oui.

Il existe aujourd’hui des alternatives européennes ou open source dans de nombreux domaines. Le chemin est complexe, parfois long, mais des trajectoires de transformation sont possibles, à condition de les initier dès maintenant.

Quelle approche pour diminuer les risques ?

Cela commence par prendre conscience du problème, au bon niveau. La souveraineté numérique n’est pas un sujet IT. C’est un enjeu stratégique, qui doit être porté au plus haut niveau des organisations.

Ensuite, il faut :

  • Cartographier ses dépendances : outils critiques, flux de données, clauses contractuelles…
  • Analyser les impacts en cas de rupture ou de contrainte extérieure (juridique, technique, politique).
  • Définir une stratégie de désensibilisation progressive : prioriser, substituer, sécuriser.
  • Mettre en œuvre des mécanismes de résilience : PRA, PCA, chiffrement, hébergement double, etc.
  • S’entourer d’experts capables d’accompagner cette transformation.

Quelles bonnes pratiques pour aller vers plus de souveraineté ?

  • Choisir des solutions européennes ou open source quand c’est possible.
  • Héberger ses données sensibles chez des acteurs souverains et certifiés (SecNumCloud, HDS, ISO 27001…).
  • Intégrer des clauses contractuelles exigeantes : portabilité, réversibilité, localisation des données.
  • Former les décideurs à ces enjeux et à leurs implications économiques, juridiques et opérationnelles.
  • Concevoir des plans de sortie réalistes, même si on n’envisage pas de changer à court terme.
  • Suivre des indicateurs de souveraineté dans sa gouvernance cyber.

A lire : RGPD et IA Act : complémentarité des réglementations pour une IA éthique

Souveraineté numérique : ce que nous défendons chez Netsystem

Chez Netsystem, nous accompagnons les entreprises et les institutions dans la mise en place de SI plus souverains, plus résilients, plus responsables.

Avec une conviction simple : Une Europe numérique forte est possible. Mais elle ne se construira pas sans courage.

Courage de se poser les bonnes questions.
Courage de sortir de la facilité.
Courage d’investir dans notre indépendance collective.

Il est temps de reprendre le contrôle. Parlons-en.