Le cloud, un marché estimé à 200 milliards de dollars. Tour d’horizon et décryptage par Laurent Richaud

En 2021, le marché du cloud a bondi de 37% au niveau mondial avec un chiffre d’affaires global estimé à près de 200 milliards de dollars[1]. Le cloud s’est imposé depuis plusieurs années, et avec une notable accélération pendant la crise sanitaire, comme une solution efficace face à des problématiques nouvelles : intensification du télétravail, sécurité et protection des données des entreprises, des consommateurs, des employés, etc.


[1] Chiffre d’affaires estimé à 191,7 milliards de dollars d’après Canalys Research  https://www.archimag.com/demat-cloud/2022/03/01/securite-donnees-bataille-clouds-souverains

Qu’est-ce que le cloud exactement ?

Stockage de données, dématérialisation…le cloud recouvre des réalités plurielles mais si on veut en donner une définition précise on peut le décrire comme « un mode de traitement spécifique des données dont l’exploitation s’effectue par internet, sous la forme de services fournis par un prestataire » [1]. Concrètement, tout l’objectif du cloud vise à stocker des données dématérialisées pour y avoir accès de n’importe où et en toute sécurité. Selon les besoins, les organisations peuvent recourir à un cloud privé, public ou même hybride. Petit tour d’horizon de ces différents modèles.


[1] Journal Officiel du 6 juin 2010 : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000022309303

Cloud privé : une solution adaptée à l’organisation mais moins souple en cas d’évolution. Le prestataire cloud met une infrastructure dédiée à la disposition d’un client. Les données sont hébergées sur un serveur utilisé uniquement par l’entreprise, sur place ou dans le centre de données du fournisseur. L’avantage de ce type de cloud ?  Il est adapté à l’infrastructure IT de l’entreprise. En revanche, le cloud privé a un coût fixe, plus élevé qu’un cloud public. Il est aussi moins aisément adaptable en cas d’augmentation de la taille et des effectifs de l’entreprise.

Cloud public : un stockage moins coûteux mais partagé avec d’autres utilisateurs. A la différence du cloud privé, les données hébergées sur un cloud public ne sont pas stockées sur un serveur dédié au client. Au contraire, elles sont stockées sur plusieurs serveurs, utilisés par plusieurs clients. Ce type de cloud est généralement proposé par les GAFAM (Amazon Web Service, Azure de Microsoft, Google Cloud) dans le cadre de l’usage d’outils et logiciels propres à ces plateformes. Le cloud public peut se révéler attractif car il nécessite moins d’investissements de départ. Chaque client peut faire évoluer plus facilement la capacité de stockage qui lui est attribuée en fonction de ses besoins.

La naissance du cloud hybride. Le cloud hybride est une solution qui allie cloud privé et cloud public. Le recours à un cloud hybride permet, par exemple, à une organisation de bénéficier d’une infrastructure dédiée pour héberger des données confidentielles (cloud privé) tout en s’appuyant sur du cloud public pour le stockage de données moins sensibles. Il y a encore 5 ans, les entreprises possédaient physiquement leur matériel de stockage de données dans leurs propres locaux, rendant le télétravail plus complexe. Depuis le Covid-19, ce modèle a montré ses limites. Aujourd’hui, une entreprise qui externalise son IT, héberge en moyenne ses données sur 5 clouds différents pour allier agilité et sécurité avec un budget contraint.

Quand et pourquoi choisir le cloud ? 

Faire des économies et gagner en agilité grâce au cloud. 2020 et 2021 ont été deux années difficiles pour les entreprises privées et collectivités. Dans ce contexte de rigueur budgétaire, le cloud offre une solution de gestion de stockage de données à prix raisonnables. Ce service s’ajuste plus facilement aux besoins de chaque client. Le passage au cloud permet de transférer des frais d’entretien lourds et irréguliers d’infrastructure en frais lissés sur le temps long via une offre de service. 

Protéger ses données en les confiant à un professionnel. Les cyber-attaques font régulièrement la une de l’actualité. La sécurité du cloud est un des enjeux majeurs de ce mode de stockage. Pour pallier le risque de cyberattaque, confier le stockage de ces données à un professionnel de l’informatique est de plus en plus plébiscité puisque le travail de ceux-ci consiste aussi à veiller à ce que les données stockées soient totalement sécurisées et à l’abri de tous les dégâts matériels possibles.

Les tendances qui se dessinent

Le succès du cloud hybride. L’usage du cloud qui se développe le plus, depuis quelques années, est le cloud hybride : la personnalisation de l’offre permet à des structures de toute taille de se doter d’un stockage de données dématérialisé qui corresponde à leurs attentes et à leur budget. Le recours à un cloud hybride permet également aux entreprises et institutions d’être très réactives face à une augmentation de leurs besoins en capacité de stockage. 

Le « move tout cloud » : Une tendance encore en structuration. Désormais, tous les acteurs publics et privés sont concernés par la dématérialisation des infrastructures du stockage des données, dont la tendance s’accélère (« Move to cloud »). Le recours à des professionnels du conseil de la transformation digitale est un atout pour opérer ce move to cloud avec sérénité. Il s’agit en effet non seulement d’établir un bilan du SI pour évaluer quelles compétences SI sont à garder, externaliser ou sécuriser, mais il s’agit aussi d’opérer ensuite les bons choix de cloud. Ainsi, certains services de cloud ne garantissent pas encore de manière systématique la réversibilité des données, un point pourtant essentiel. 

Si la réglementation est précurseur dans le domaine des données santé, d’autres domaines d’activités doivent encore trouver un équilibre sur ce point. En attendant, les professionnels du secteur IT savent conseiller des solutions qui peuvent être techniques ou contractuelles. 

Enfin, cette évolution est également un changement majeur pour les professionnels dans les entreprises. Toutes les compétences informatiques d’une organisation peuvent être externalisées. Les métiers des ingénieurs informaticiens s’en trouvent donc transformés, les directions informatiques doivent être restructurées et les professionnels rassurés. Certaines tâches routinières disparaissent mais la valeur ajoutée métier se renforce. Il y a une véritable conduite du changement à tenir !

Laurent Richaud, Head of ICT practice chez Netsystem

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